Homélie du 19ème dimanche du temps ordinaire (11 aout 2013)
Abbé Jean Compazieu | 2 août 2013“L’heure de Dieu…”
Textes bibliques : Lire
Les lectures bibliques de ce dimanche nous adressent un appel pressant à nous mettre à “l’heure de Dieu”. Dans l’Évangile, Jésus nous annonce que Dieu notre Père “a trouvé bon de nous donner le Royaume”. Il insiste très fortement sur le fait que nous devons toujours être prêts. Pour nous expliquer cela, il nous raconte la parabole des serviteurs qui attendent le retour de leur maître. Celui-ci a promis de revenir mais personne ne sait le jour ni l’heure. L’important, c’est d’être prêts pour l’accueillir : “Restez en tenue de service, nous dit-il, et gardez vos lampes allumées”. Le pape Jean-Paul II disait que cette lampe c’est “celle de la foi, celle de l’espérance et celle de la prière”. C’est de cette manière que nous pourrons nous mettre à l’heure de Dieu.
Être prêts, c’est être attentif au Maître qui doit revenir. Notre relation avec lui, c’est ce qu’il y a de plus important. Chaque jour, nous prévoyons son retour. Et nous pensons à ce qu’il aimerait trouver à ce moment-là. Préparer le retour du Seigneur, c’est tout faire pour qu’il soit satisfait à ce moment-là. Notre relation avec lui doit être au centre de notre vie. Nous sommes invités à nous rendre disponibles pour accomplir ce qu’il attend de nous.
Mais nous ne devons pas oublier que nous sommes dans le temps de l’attente. Notre vie risque de s’engager sur des mauvais chemins. C’est ce qui se passe quand nous cherchons d’autres satisfactions, d’autres plaisirs égoïstes. À ce moment-là, notre vie perd tout son sens ; nous oublions que c’est l’amour du Seigneur qui doit la guider. Mais celui qui s’en est imprégné toute sa vie n’a rien à craindre. Il sera prêt pour accueillir le Seigneur avec joie.
C’est Jésus lui-même qui nous le dit : “Heureux les serviteurs que le Maître à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : il prendra la tenue de service, les fera passer à table et les servira chacun à son tour.” C’est absolument inimaginable : le Maître se fait serviteur pour servir ceux qui sont à ses ordres. C’est ainsi que Jésus nous révèle la générosité extraordinaire de Dieu envers nous : lui qui est le “Maitre et Seigneur” n’a pas hésité à se faire le “serviteur des serviteurs”. Il a lavé les pieds de ses apôtres pour leur montrer le chemin de l’amour. Demandons au Seigneur de nous ajuster chaque jour à cet amour qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Qu’il nous donne la grâce d’être prêts lorsqu’il reviendra.
Le Livre de la Sagesse (1ère lecture) nous rappelle que les Hébreux étaient prêts pour partir sur l’ordre de Dieu. Le peuple accueillait à la fois le salut des justes et la ruine des ennemis. Bien sûr, nous pouvons nous sentir choqués de les voir rendre grâce pour la mort de Pharaon et des Égyptiens. Mais nous ne devons pas oublier que la conscience de l’homme chemine lentement. Il faudra du temps pour mettre en pratique le commandement de l’amour des ennemis. Ce qu’il faut retenir de ce récit, c’est d’abord la vigilance du peuple ; la nuit de la Pâque, Dieu les trouva prêts à se mettre en route. Aujourd’hui encore, le même Dieu nous adresse des appels par l’Évangile, par l’Église ou par nos frères les hommes. Il compte sur notre disponibilité même si ces appels nous prennent au dépourvu.
La lettre aux Hébreux (2ème lecture) nous montre le chemin ; c’est la foi qui nous permet d’être en permanence en état de veille et d’attente. L’auteur de cette lettre nous parle des grands témoins de la foi. Bien avant la venue du Christ, ces derniers nous encouragent à marcher sur leurs traces. Avec eux, nous comprenons que la foi nous permet de “connaitre des réalités qu’on ne voit pas”. C’est grâce à elle que nous pouvons nous tenir en état de veille. La fidélité au Christ suppose un combat de tous les jours. Nous ne devons pas capituler. Nos ancêtres sont un exemple pour nous : ils nous apprennent que la foi est “le moyen de posséder déjà” ce que nous espérons.
L’Eucharistie est vraiment “l’heure de Dieu”. C’est le moment où “Dieu est là pour nous servir, pour nous faire passer à table”. C’est l’heure où le Fils de l’Homme est glorifié. Seigneur Jésus, tu nous promets un avenir de joie et de lumière auprès de toi. Garde nous vigilants dans l’espérance, ouverts et accueillants aux signes de l’Esprit Saint. Alors ta venue, loin de nous surprendre, sera notre bonheur pour les siècles des siècles. Amen
Sources : Revues Feu Nouveau et Signes, Missel communautaire, Pour la célébration Eucharistique (Feder et Gorius), lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye), Semainier chrétien
Une vidéo : http://www.homelie.qc.ca/videos.php?categorie=dimanches
Commentaire: Abbé Melcior QUEROL i Solà (Ribes de Freser, Girona, Espagne)
Tenez-vous prêts: c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra
Aujourd’hui, l’Évangile nous rappelle et nous exige de nous tenir toujours prêts «car, c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra» (Lc 12,40). Il faut toujours veiller, nous devons vivre en tension permanente, “désinstallés”, nous sommes des pèlerins sur un monde qui passe, notre véritable patrie étant le ciel. C’est vers ce point où se dirige notre vie; que nous voulions ou non, notre existence terrestre n’est qu’un projet face à notre rencontre définitive avec le Seigneur, et c’est dans cette rencontre quand «à qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage» (Lc 12,48). N’est-ce donc pas le moment le plus important de notre vie? Vivons la vie de façon intelligente, rendons-nous compte de quel est le vrai trésor! N’allons guère derrière les trésors de ce monde, comme, d’ailleurs, tant des gens font souvent. N’ayons pas leur mentalité!
D’après la mentalité du monde: autant tu vaux autant tu as! Les personnes sont valorisées à travers l’argent qu’elles possèdent, leur catégorie sociale, leur prestige, leur pouvoir… Mais tout cela, aux yeux de Dieu ne vaut rien du tout! Suppose qu’aujourd’hui l’on découvre que tu as une maladie incurable, et que l’on t’accorde tout au plus un mois de vie… qu’est ce que tu vas faire de tout ton argent? Et de ton pouvoir, de ton prestige, de ta classe sociale, qu’est ce que tu vas en faire? Ils vont te servir à rien du tout! Te rends-tu compte que tout ce que le monde évalue autant, le moment de la vérité ne sert à rien? Et alors, lorsque tu regardes en arrière, autour de toi, tu vois que tous ces valeurs sont totalement changés: la relation des personnes qui t’entourent, l’amour, ce regard de paix et de compréhension, deviennent tout à coup les vrais valeurs, les trésors authentiques que tu —derrière les dieux de ce monde— avais toujours méprisés.
Aie l’intelligence évangélique de discerner quel est le vrai trésor! Que les richesses de ton cœur ne soient pas les dieux de ce monde, mais l’amour, la vraie paix, la sagesse et tous les dons que Dieu donne à ses fils préférés.
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Jour liturgique : Temps ordinaire – 19e Semaine: Dimanche (C)
Texte de l’Évangile (Lc 12,32-48): «Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume. Vendez ce que vous avez et donnez-le en aumône. Faites-vous une bourse qui ne s’use pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où le voleur n’approche pas, où la mite ne ronge pas. Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur (…)».
Commentaire: REDACTION evangeli.net (réalisé à partir de textes du Pape François) (Città del Vaticano, Saint-Sige)
L’idolâtrie
Aujourd’hui, nous apprenons que la lumière apportée par la foi est liée au récit concret de la vie, au souvenir reconnaissant des bienfaits de Dieu et à l’accomplissement progressif de ses promesses.
L’idolâtrie apparaît ici comme l’opposé de la foi. Par sa nature, la foi demande de renoncer à la possession immédiate que la vision semble offrir. Devant l’idole on ne court pas le risque d’un appel qui fasse sortir de ses propres sécurités, parce que les idoles «ont une bouche et ne parlent pas» (Ps 115,5). Nous comprenons alors que l’idole est un prétexte pour se placer soi-même au centre de la réalité, dans l’adoration de l’œuvre de ses propres mains.
—Celui qui ne veut pas faire confiance à Dieu doit écouter les voix des nombreuses idoles. Dans la mesure où la foi est liée à la conversion, elle est l’opposé de l’idolâtrie ; elle est une rupture avec les idoles pour revenir au Dieu vivant, au moyen d’une rencontre personnelle. Croire signifie s’en remettre à un amour miséricordieux qui accueille toujours et pardonne, soutient et oriente l’existence.